Ma randonnée à Le Pègue ,ses trois chapelles et son oppidum
L'Oppidum -Le Pègue en Drôme Provençale ...
Aujourd'hui 14 juillet 2021 je la fait avec le CCP et Jacques Charles comme animateur du jour .
Aujourd'hui ,nous l'avons faite dans l'autre sens ,une randonnée menée de main de maître par Jacques F. et Jacques C. .
Pour le départ, nous avons choisi de stationner en bas du village , à la chapelle Sainte Anne :Origine et histoire de la Chapelle Sainte-Anne (notre première chapelle )
Édifiée sur l'emplacement d'un temple romain, elle occupait, croit-on, à peu près le centre d'Alétanum. Les colonnes antiques qui existent dans cette chapelle, les sarcophages et inscriptions lapidaires trouvés sur le territoire du Pègue, la belle mosaïque découverte le 10 mars 1875 par le curé qui la fit enfouir dans un jardin, tout s'accorde à démontrer que la cité d'Alétanum eut une certaine importance.
Le parking est proche du départ de la randonnée au village Le Pègue. Nous lui réservons une visite plus approfondie pour le retour.
Le Pègue est un village perché à 348 mètres d’altitude et au pied de la montagne de la Lance (1340m) sur les premiers contreforts des Préalpes.
Ce charmant petit village, construit en paliers, est riche d’une histoire de près de 6 000 ans.
Le Pègue est connu pour être un célèbre oppidum protohistorique installé sur la colline Saint-Marcel qui dévoile une occupation importante au Premier Âge du Fer.Il connait une riche civilisation protohistorique, un centre d'échange et de production d'une céramique peinte, nommée la céramique pseudo-ionienne.
Ce modeste village aurait remplacé l’ancienne ville gallo-romaine d’Alétanum, qui avait été la capitale de la tribu gauloise des Aletani.
Des moines s’installèrent dans ses ruines et y bâtirent un monastère que brûlèrent les Sarrazins au VIIIe siècle. La colline de Saint-Marcel portera plus tard un château fort.
En longeant vignes et oliveraies ,nous allons dans un premier temps monter à la chapelle St Blaise (ancien prieuré des bénédictins de Cluny) Une petite visite s’impose ,le ciel est sombre mais il n'a pas plu de la journée …
La chapelle Saint-Blaise
Cette ancienne église, primitivement sous le vocable de Notre-Dame-des-églises, fut le siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Cluny et fut ruiné dès la fin du XIVème siècle.
Des fouilles ont montré l'ampleur du bâtiment (trois nefs de quatre travées, chevet à trois absides) qui a remplacé aux XIème et XIIème siècles une église plus ancienne.
Une très belle randonnée avec beaucoup de choses à découvrir.
Des sentiers magnifiques ,nous nous amusons à découvrir des pierres magnifiques ornées de coquillage .
Sur les hauteurs de Montbrison , avec à la table d'orientation (535m).
Après la grimpée depuis le prieuré, on atteint le sommet,
le panorama est superbe sur la vallée du Rhône et les montagnes environnantes.
Le ciel est menaçant ,mais pas une seule goutte de pluie
Nous sommes bien ,ni trop chaud ,ni trop froid ,le pied quoi !!!!
Nous continuons l'aventure jusqu'à La Viale
La Viale, c'est l'ancien village fortifié de Montbrison (Monte Brisono 1284), protégé par une enceinte et un fossé, il comptait 300 habitants au XVème siècle.
Le village fut petit à petit déserté pour les terres cultivables de la plaine, plus accessibles.
Nous arrivons près du Rocher Rouge où nous trouvons la barre des Ocres de Montbrison, c’est l’occasion de faire une petite pause.
Les vignes sous les montagnes d'ocre .
De la lavande aussi ,où les abeilles murmurent et butinent à qui mieux mieux ,
le miel de lavande doit être excellent !
Il est midi ,l'heure des braves ,mais d'un commun accord nous décidons d'aller pique-niquer ailleurs ,laissons travailler ces butineuses !
Avant le repas du midi , il nous faudra ranger les bâtons et nous servir des mains.
Nos deux animateurs préparent les cordages de sécurité
L’endroit et sécurisé avec de bonnes cordes et ce n’est pas bien compliqué en y allant doucement….
et puis il n’y a qu’une cinquantaine de mètres à monter .
Mon mari grimpe en dernier ,après avoir encordé toute la petite troupe à tour de rôle ….
Un peu d’effort et un peu d’adrénaline avant la montée de la chapelle St Marcel.
Au sommet de la colline, se trouve la chapelle Saint-Marcel, dernier vestige du premier castrum (IXe au XIIe s.) dont il ne reste que le chœur. Restes visibles de tour et de citerne d'époque médiévale.
C'est là que nous décidons de sortir le repas du sac ,après l'effort le réconfort !
Après la petite heure de casse-croûte ,il faut bien repartir !
Chacun suivant ses possibilités ,pour moi ça sera cool 😉
Ouf ,une journée un peu épuisante on dirait !!!!
Avant de rejoindre la voiture au parking ,nous faisons un petit tour au village
Ce fut une journée merveilleuse ,rien ne manquait ,l'aventure ,un temps clément ,des amis randonneurs formidables ,merci à tous d'être venus et merci aux deux Jacques pour cette belle randonnée .
Légende :
Deux maquisards en armes, entourant leur chef, entre deux entraînements, au camp FTP de La Lance en mai 1943.
Détails techniques :
Photographie en noir et blanc, vraisemblablement prise en mai 1943.
Date document : probablement mai 1943
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - La Roche-Saint-Secret
Marius Audibert, chef des effectifs du maquis FTP (Franc-Tireur et partisan) Morvan au cours de l’été 1943, possède dans ses archives personnelles cette photographie, prise par un homme (inconnu) du maquis de La Lance.
Elle date des débuts du maquis FTP de la Lance, créé en mars 1943. Prise vraisemblablement en mai, aux abords du camp – dont on peut observer une remise, sur la droite du cliché –, elle peut se situer entre deux entraînements ; elle peut aussi avoir été motivée par le souci de conserver une marque d’un moment de vie personnelle exceptionnel, lié à la clandestinité armée et peut-être même à l’histoire, pouvait se demander ces jeunes. Les consignes concernant la destruction de tout document (écrit ou autre) pouvant servir à l’ennemi, étaient pourtant rigoureuses…
De gauche à droite : Marius Audibert ("Raymond"), Monier, chef de ce maquis, Émile, un copain de Marius Audibert. Le premier et le troisième sont armés d’un fusil de guerre, leur chef tient semble-t-il une mitraillette, l’étui en bandoulière. Leur tenue est sommaire : short, torse et tête nus, le chef excepté, qui porte un calot ; les chaussures sont disparates, allant de la sandale à la bottine en passant par le soulier bas fermé, peut-être certaines de récupération, toutes sans chaussettes. La fin de printemps expliquerait en partie la tenue, la pénurie de tout justifiant le reste. L’armement, mis en exergue par la photo, apparaît comme la préoccupation essentielle, justifiant la volonté explicite chez ces jeunes hommes de se battre. Il semble qu'il y ait deux fusils (Audibert et son copain). Monier semble être armé d'un pistolet équipé d'une crosse qui pourrait être mitrailleur du type PM 38 ou muni d'une crosse en bois.
Sur la gauche, nous distinguons le début d’une combe descendant de La Lance, culminant à 1338 m (la Bergerie est à 857 m).
Auteurs : Michel Seyve
La montagne de la Lance a joué un rôle important pour les jeunes réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) d’un peu partout, souvent informés par des réseaux résistants de « zone libre » comme de « zone occupée ».
Lorsqu'ils fuyaient les recherches de la gendarmerie et voulaient s'inscrire dans un combat de libération nationale, ils trouvaient à la Lance refuge, assistance et initiation militaire. De multiples témoignages relatent la contribution apportée aux maquis ainsi constitués à partir de 1943, par de nombreux sédentaires des bourgs et villages voisins (Nyons, Taulignan, La Roche-Saint-Secret, Dieulefit, Bourdeaux, Bouvières, Saint-Ferréol, Condorcet, Venterol, Le Pègue, dans la Drôme, Valréas, dans le Vaucluse ...).
Alors qu'Albin Vilhet pour le Comité de la Résistance de Nyons, ancien de la guerre 1914-1918, est parmi les premiers à diriger les jeunes de la région vers la ferme Buffet, au printemps 1943, le pasteur Saignol à Valréas est à l'initiative de celui de la ferme Chauveau, sur l'autre pente, un peu plus bas. Une dizaine de personnes se répartissent des tâches d'intendance primordiales. Outre la saine coopération qui semble caractériser les rapports AS (Armée secrète)-FTP sur cette montagne, il faut insister sur le fait que les deux camps signalés se reconstituent, plus tard, après les attaques ennemies du 1er juillet 1943, ce qui signale entre autres l'intérêt particulier que revêt la Lance pour le maquis : "c'est un passage principal et plus de cent cinquante jeunes y transiteront", note Lucien Dufour (capitaine Paris).
Si des réseaux de la Drôme et des départements voisins souvent "sédentaires" sont déjà installés au printemps 1943, les jeunes choisissant la vie clandestine, par contre, peuvent avoir des origines diverses et lointaines, voire étrangères.
L'Allemagne nazie, avide de main-d'oeuvre, voit dans les contingents des Chantiers de jeunesse un potentiel non négligeable, qui sera d'autant plus facile à déporter qu'il est en uniforme et encadré. Le gouvernement de Vichy collabore avec zèle et astreint ces jeunes au STO.
M. Audibert est le seul des garçons de ce minuscule groupe dont nous connaissions le parcours. Il entre aux Chantiers de jeunesse, pour 6 mois, en novembre 1942, à Nyons. Il fait connaissance, pendant ce laps de temps, d’une famille qu'il devine tout de suite hostile à l'occupant. Un peu plus tard, au moment où le gouvernent de Vichy fait embarquer le contingent des chantiers à Nyons, en chemin de fer, pour aller travailler en l'Allemagne dans le cadre du STO, accompagné d’un copain, il fausse compagnie à la troupe. C’est alors qu’il se réfugie dans cette famille, qui le cache quelques jours. De là, en mai 1943, il entre au maquis FTP de La Lance. Cette montagne, relativement spacieuse, isolée tout en étant à proximité de voies de passage comme la vallée du Rhône, entourée d’une population comprenant une souche résistante, était connue comme lieu de refuge et de lutte bien au-delà de la région.
L’exemple de M. Audibert est relativement courant. L. Dufour signale son propre cas mais aussi, par exemple, celui de trois jeunes fuyant un convoi en gare de Perrache à Lyon et récupérés par un couple de Tain-l’Hermitage. Celui-ci "les héberge le temps de leur faire des fausses cartes d'identité, délivrées par la préfecture de la Drôme, leur fournissent des habits civils, puis les dirigent vers La Roche-Saint-Secret et le maquis FTP de la Lance, qu'ils rejoignent fin juillet". Des récits analogues pourraient sans doute être faits en ce qui concerne les organisations de l'AS.
En considérant les FTP drômois (environ 2 500 hommes à la Libération), Lucien Dufour observe que le 1er régiment Drôme regroupe les maquis du sud du département, soit à lui seul, approximativement plus des deux tiers des effectifs de la Drôme ; le 2e régiment doit regrouper, précise-t-il, les FTP Drôme-Nord et, en outre, Drôme-Centre.
Dans ce contexte, les récits que l'on a relevés ne semblent pas qu'anecdotiques. Davantage, ils révèlent une originalité marquante de la montagne de la Lance à cette époque : nous qualifions ainsi ce type de maquis, très imparfaitement, de "camps de passage" ou encore de "plaques tournantes", éléments de bases pour l’essaimage d’autres groupes.