Ma rando "Le volcan de Chirouze "Pranles 07
Aujourd'hui mercredi 8 septembre ,on randonne avec Gilbert comme animateur du jour et le club pédestre Chabeuillois .
Cette très belle randonnée aux paysages variés se situe en Ardèche.
L'Ardèche est un merveilleux département. J'y suis née et j'y ai vécu pendant plus de vingt ans ,une Ardèche à tout jamais gravée dans mon cœur💚
Nous allons faire une balade pas très longue, à proximité de Pranles …
Nous démarrons par une belle journée ensoleillée , il faisait même un peu chaud,
mais vu qu'on alterne des passages dans les sous bois, bien abrités, cela n'a pas posé de problème.
Je la referais avec plaisir!
Des paysages à couper le souffle. Nous allons au bout du monde accrochés aux flancs d’un volcan ,éteint depuis longtemps, quand même !!!
Un joli parcours dans la forêt Ardéchoise ombragé et paisible au milieu des châtaigniers .
Il est présent à l’état naturel en Ardèche depuis l'ère quaternaire comme l'atteste une châtaigne fossilisée, découverte en 1994 près de Privas.
L'estimation de son implantation remonte à 8,5 millions d'années.. Particulièrement adapté au climat, aux sols, et aux pentes ardéchoises, le châtaignier a contribué au fil des siècles à forger l’identité du territoire.
Une bogue de châtaigne peut contenir un seul marron mais en contient généralement plus (deux, trois ou quatre). Ces fruits sont petits, aplatis et triangulaires avec un bout pointu qui se termine par un petit plumet.
On peut considérer que la période idéale de maturité se situe de la première semaine d'octobre à la dernière semaine d'octobre…
Nous passons plusieurs barrières à bestiaux et suivons le chemin principal qui rejoint le Col du Muret.
Il alterne entre forêt et châtaigneraie …
En Ardèche, la châtaigne est reine !
Cultivée depuis le XIIIe siècle, reconnue par une AOC depuis 2006, elle est le fruit emblématique du département, plus gros producteur de France avec 5 000 tonnes par an. Une culture ancestrale célébrée chaque automne lors des Castagnades.
Un mois durant, du 10 octobre au 8 novembre, une dizaine de villages du parc naturel régional des monts d'Ardèche (Privas, Jaujac, Antraigues-sur-Volane…) organisent des marchés de producteurs et d'artisans, des rôties de châtaignes, des démonstrations et des joutes culinaires, des visites historiques et gourmandes ou, encore, des randonnées pédestres en l'honneur de l'arbre à pain. Dans une ambiance bon enfant et chaleureuse, producteurs locaux, artisans, habitants et visiteurs se retrouvent pour déguster des châtaignes grillées et trinquer au vin nouveau.
Nous traversons de jolis hameaux ,
et nous descendons toujours dans les châtaigniers, et rejoignons "la Pizette" l'entrée du petit village …
Nous traversons une nouvelle zone de buis (ou ce qu'il en reste !)
Aïe un éboulis !
Nous le contournons !
Et nous continuons en passant sur un petit pont .
La callune ou bruyère commune : une plante répandue en milieu acide .
Et nous arrivons à Eyrebonne ,
c'est là que nous nous arrêtons pour manger ,
tout près d'un jardin privé avec un petit cimetière protestant …
L’interdiction du protestantisme en France, de 1685 à 1787, et la disparition des cimetières protestants, ont contraint les « nouveaux convertis » restés secrètement fidèles à leur foi à se faire enterrer hors du cimetière catholique : dans les caves, les jardins, les prés. Les autorités ont fini par fermer les yeux (à partir d’une déclaration de 1736), dès lors que la mort était dûment signalée par écrit, et une tradition est née, qui a survécu jusqu’à nos jours, devenant un signe fort de l’identité huguenote – et des paysages protestants - dans la France contemporaine. Ces cimetières familiaux, au nombre de plusieurs milliers dans les régions rurales protestantes, sont très inégalement connus et conservés…
Après le repas à Eyrebonne ,le sentier nous mène à travers la campagne ,avec toujours des portails à refermer derrière nous .
Nous tournons direction Goutoulas
De là ,nous voyons bien le Volcan de Chirouze.
Et fiers comme un coq, nous passons sous le hameau sur le chemin herbeux pour descendre par quelques lacets au creux d'une combe.
Puis le sentier remonte un moment, pour une courte mais sèche montée.
Après le lit du ruisseau à sec,
nous arrivons sur un large chemin au pied d'un pierrier .
Nous allons voir la grotte des camisards, perdue au milieu du pierrier qui étonne par sa petitesse dans ce paysage spectaculaire.
Selon la mémoire locale ( ou la légende….) la cavité sous les orgues basaltiques leur aurait servi de cachette, devenant ainsi "la grotte des Camisards“.
La grotte des Camisards ,un peu d'histoire :
Le pays des Boutières est habité par de nombreux Protestants (Chrétiens issus de la Réforme).
L'Edit de Nantes promulgué en 1598 par le roi Henri IV accorde une relative liberté de culte et certains privilèges aux Protestants, mais de nombreuses persécutions ont lieu:
1629: La place forte protestante de Privas est prise et saccagée par les troupes du Roi Louis XIII. Les „Réformés“ sont chassés de la ville.
1670: Le temple de Pranles est incendié.
1685: Le Roi Louis XIV révoque l'Edit de Nantes; le culte protestant devient alors hors la loi. Cette décision entraîne une répression implacable qui connaît une vigueur particulière dans les Cévennes.
1702: L'Abbé du Chaila, adversaire impitoyable des Protestants cévenols, est assassiné au Pont de Monvert ( Lozère). C'est le signal de la révolte des „Camisards“, appelés ainsi parce qu'ils portaient en signe de ralliement une chemise blanche ( en occitan: „camisa“ ). L'insurrection dure plus de deux ans dans les Cévennes et s'étend aux Boutières.
1704: Bataille de Franchassis: Après quelques coups de force sur le plateau de Vernoux en Vivarais et dans la vallée de l'Eyrieux, un groupe de camisards se replie sur le hameau de Franchassis (Commune de Pranles) où il est surpris et anéanti par les troupes royales.
1709: L'insurrection reprend lorsque Claude de Vocance, seigneur de St. Pierreville et grand ennemi des Réformés est tué à son retour de la foire de Pentecôte de Mézilhac.
Poursuivis, les Camisards se réfugient dans la vallée de l'Auzène.
Nous parcourons ensuite un vaste pierrier de roches basaltiques témoin du passé volcanique de la région en suivant les nombreux monticules de pierres .
Après une courte portion pentue, le sentier contourne le volcan en traversant tout le pierrier.
De très nombreux cairns, façon land-art, décorent ce lieu magique.
La traversée du pierrier n’est pas difficile, les pierres sont larges et ne roulent pas trop ,mais là , les bâtons sont inutiles pour moi …
La progression est quand même laborieuse, il faut faire attention où mettre les pieds sur le plat des pierres et non entre deux, au risque de tomber !
En ce début du mois de septembre , il fait très chaud et la réverbération du soleil sur la lave ne donne qu’une toute petite idée des températures à l’origine de ces explosions de lave…
L’ancien volcan des Chirouzes repose sur du granit datant de plus de 300 millions d’années et sur des grès du Trias. Il fait parti de la 2ème vague de volcanisme en Ardèche, entre -8 et -6 millions d’années .
On rencontre parfois des sites ou le mot « incroyable » n’est pas exagéré. Le volcan de Chirouze fait partie de
cette catégorie. Complètement lunaire, d’une incroyable minéralité, le volcan conjugue des orgues
de basaltes dont les gerbes nous dominent de plusieurs centaines de mètres
et un pierrier immense que l’on traverse sur tout son long.
Je n'avais rarement vu un tel spectacle !
Au-delà du volcan, les paysages traversés, très préservés, offrent de belles vues dégagées sur ce secteur méconnu des Boutières.
À la fin de la traversée, un panneau donne des explications sur le Volcan de Chirouse.
Nous rejoignons la forêt puis, nous retrouvons les habitations du Goutoulas.
Puis nous passons sous les maisons et arrivons sur le croisement passé à l'aller.
et par le même chemin, nous remontons au Col du Muret
et redescendons jusqu'au parking .
« Ce fut une expérience riche en découvertes naturalistes et humaines ,pour moi qui suis Ardéchoise "Oufti qué bonheur !" Encore chapeau à Gibert et Jacques pour cette magnifique balade en Ardèche qui sort des sentiers battus et nous a mis des étoiles plein les yeux… »
« Merci, merci !! On a passé des moments superbes. Organisation au top et bonne humeur à tous les étages !! Super. Oui, on en veut encore des randos en Ardèche ! »
LA FLORE DU MASSIF CENTRAL
Spécimens observés en Ardèche (07),à différentes saisons :